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L’enquête a révélé que l’accident était dû à une défaillance humaine principalement causée par un manque de sensibilisation et de formation à la sécurité : les garde-côtes se sont révélés incompétents, les opérations de sauvetage ont été retardées et l'équipage a demandé aux passagers de « ne pas quitter leur emplacement actuel ». Malgré leur importante responsabilité, le capitaine et l'équipage ont rapidement quitté le navire. Le ferry transportait en outre trois fois son poids de charge autorisé, ce qui a directement affecté sa stabilité.
Cet accident tragique n’est pas le premier de ce genre : des erreurs similaires ont été commises lors de l’incendie qui a tué cent quatre-vingt-douze passagers dans une station de métro de Daegu en 2003, lors de l’effondrement du grand magasin Sampoong 1995 ou encore lors du naufrage du ferry Seohae au large de la côte Ouest en 1993.
Deux mois se sont écoulés depuis la catastrophe et le système de contrôle n'a pas changé, permettant à des accidents de moindre ampleur mais néanmoins tragiques de se produire : une cinquantaine de personnes ont été tuées ou blessées dans l’incendie d’un terminal de bus et près de deux cents personnes ont été blessées dans la collision de deux métros, à Séoul.
La corruption, cause sous-jacente de ces catastrophes
Ces accidents dus à l’homme sont les conséquences directes de la recherche effrénée du profit, facilitée par une corruption généralisée qui permet la persistance d’irrégularités depuis une décennie, ainsi que des violations de la réglementation et un manque de surveillance. Ces problèmes ont prouvé que la nomination d’anciens fonctionnaires est entièrement fondée sur leur loyauté plutôt que sur leur expertise.
La Cheonghaejin Marine Company, l’opérateur du Sewol, fait l’objet d’une enquête pour surcharge, corruption et violations des règlements de sécurité. L'entreprise n'est cependant pas la seule mise en cause : de nombreux inspecteurs et régulateurs de la sécurité ayant été de hauts fonctionnaires au Ministère des Océans et des Pêches ont probablement été corrompus.
Les réponses de la Présidente Park
« La sécurité, le renouveau économique et le bonheur des citoyens ne seront garantis qu'en mettant fin à la corruption qui est profondément enracinée dans la société », a déclaré la présidente Park Geun-hye. À plusieurs occasions, elle a juré de débarrasser le pays de la corruption et du népotisme en empêchant les anciens fonctionnaires d'occuper des positions clés dans des entreprises publiques, des instances réglementaires et des entreprises privées. Elle a également annoncé un ensemble de mesures préventives et la création d’une agence de sécurité exclusivement chargée des questions relatives à la sécurité et à la prévention des catastrophes.
Toutefois, sa première action concrète a été de nommer Ahn Dae-hee, ancien juge et procureur de la Cour Suprême, en tant que Premier ministre. Il a toutefois été forcé de présenter sa démission suite à une controverse portant sur 1,6 milliard de wons (1,17 millions d’euros) qu’il aurait touché en tant qu’avocat en tirant profit de ses précédents postes.
Suite aux résultats relativement positifs des élections locales du 4 juin, la présidente Park a réitéré son engagement à rendre la Corée du Sud plus sûre et à la débarrasser de la corruption. La nomination d'un nouveau Premier ministre est attendue cette semaine ainsi qu'un remaniement ministériel important pour soutenir la volonté de réforme de la présidente et les attentes de la population envers un gouvernement éthique.
La tragédie du Sewol : un appel à un changement radical
Lors d’une table ronde organisée par la société civile TI-Korea et le journal The Korea Times, Kim Geo-sung, le président de TI-Korea, a exprimé son inquiétude quant à la priorité de la nation d’acquérir la richesse économique au détriment des valeurs humaines fondamentales. Il a soutenu que l’établissement d’une agence gouvernementale chargée de la prévention des catastrophes n’était pas une panacée.
Des solutions à long terme doivent être mises en place telles que l’éducation à la sécurité et à l’intégrité, la transparence des bilans financiers des entreprises, ainsi que les nominations et promotions aux postes clés.